Près d’une vingtaine de médias, des journaux comme Ouest France, des magazines comme Le Point, ou des médias spécialisés comme Lesrhabilleurs.com ou montres-de-luxe.com, ont consacré ces dernières semaines des articles à la sortie sur Kickstarter d’une nouvelle plongeuse d’une marque dite mythique, Eska. Si la campagne de financement participatif est un succès, avec déjà plus de 330 000 € récoltés sur un objectif de 270 000 €, elle pose également des questions sur les forums de montres et les réseaux sociaux. C’est aussi pourquoi nous ne vous en parlons qu’aujourd’hui.
Une montre mythique disponible en 4 exemplaires ?
Premier point : le story telling, ou l’histoire autour de la marque Eska et de la nouvelle montre Eska Amphibian « 250 ». Ce sont les deux cofondateurs de la nouvelle plongeuse, les français Christophe Chevreton et Sinicha Knezevic, qui en parlent le mieux.
Car si Wikipedia ne parle pas d’Eska (dans une page dédiée), contrairement à watch-wiki, il faut resituer la naissance de la marque et la remettre dans son contexte.
« Fondée en 1918 à Granges, en Suisse, Eska s’est très vite distinguée par la qualité de ses produits horlogers, la recherche permanente de nouveautés, explorant aussi bien le monde des 3 aiguilles, des chronographes, des complications horlogères, des métiers d’art, avec ses cadrans en émail cloisonné mais aussi l’univers des montres de plongée. Pour notre premier lancement, nous avons choisi de de nous inspirer d’un modèle devenu légendaire auprès des collectionneurs les plus avertis : L’Amphibian « 600 » « , précisent-ils tout d’abord.
Vérification faite, Eska est bien une marque fondée par le suisse Sylvain Kocher (ses initiales donnent le nom de la marque), également propriétaire à l’époque de la marque Royce. Eska mettait en avant des montres au positionnement haut de gamme contrairement à Royce qui proposait plutôt des montres pour sportifs.
L’inspiration de la nouvelle plongeuse Eska Amphibian « 250 » vient donc de son ancêtre Amphibian « 600 » qui date de la fin des années 1950. Il n’en resterait que 4 exemplaires dans le monde et son design serait dans la droite lignée d’un (vrai ?) mythe, la Blancpain Fifty Fathoms.
Il n’empêche que même sans connaître la marque, comme la plupart d’entre nous avouons-le, nous ne pouvons reprocher à la Amphibian « 600 » son design très typé plongeuse avec sa large lunette et la très bonne lisibilité du cadran (merci les immenses index, aiguilles et chiffres arabes avec de la luminescence), son bracelet en acier au design atypique et sa complication « réserve de marche » située à 12h.
Un hommage… avec une complication en moins
Pour la Eska Amphibian « 250 », c’est donc une plongeuse en hommage à la 600 qui est proposée. On retrouve un boîtier en acier 316L de 40 mm de diamètre pour 13,5 mm d’épaisseur, une étanchéité fixée à 25 ATM (250 mètres), un cadran sandwich protégé par un verre saphir double dôme et un design général similaire à celui proposé par sa devancière.
Voila pour les bons points. Passons aux points qui peuvent fâcher et qui irritent certains internautes : Exit le bracelet acier, trois bracelets (Tropic, Canvas ou Nato) sont proposés dans le cadre du financement participatif. La complication réserve de marche à 12h a quant à elle disparu. Et la Amphibian 250 est animée par un calibre japonais NH-38 qui propose une fréquence de 21 600 alt/h (3 Hz) et une réserve de marche de 41 heures.
En quoi ce calibre est un point négatif ? Il n’en est pas un à proprement parler. Ce calibre est très éprouvé mais là où le bat blesse, c’est que la plongeuse est facturée 888 € via Kickstarter, puis 1 250 € à terme. Vous l’aurez compris, ce n’est non pas la plongeuse qui est critiquée sur les réseaux mais plutôt son rapport qualité/prix.
Pourquoi ne pas avoir proposé un calibre plus haut de gamme (avec une meilleure réserve de marche surtout), des bracelets plus « premium » et la complication « réserve de marche » qui rendait la Amphibian « 600 » si atypique ? Reste que ce sont les clients qui ont toujours raison et que les chiffres parlent d’eux-mêmes : 330 000 € sont déjà récoltés, pour un objectif de 270 000 €. Et si ce succès amenait ses créateurs à proposer une déclinaison « premium » de cette montre ? Affaire à suivre.
Macmapomme
3 février 2024 at 12 h 23 minQuelle dommage de monter un NH38 sur cette montre
Quand on sait que c’est le bas de gamme de chez Seiko et que les premiers prix avec ce mouvement commencent à 300€ avec les seiko 5.
C’est assez limite de proposer une montre à un prix final supérieur à 1000€ avec ce calibre.
À mon sens cela décrédibilise la marque. Et cela prouve qu’ils ne cherchent pas à vendre leur montre à une clientèle de connaisseurs. Malheureusement quand on est une micro marque, afin de s’inscrire dans la durée, il faut viser cette clientèle et mettre en avant un rapport qualité prix important.
Denis
7 février 2024 at 13 h 04 minnh38 : 27 euros sur Aliexpress ( achat à l’unité ! )
Alexandre H.
7 février 2024 at 15 h 37 minBonjour,
Certes mais le prix du mouvement ne fait pas le prix de la montre. Si ? 😉