Préparez une bouteille d’eau et serrez bien vos lacets : Mr Montre vous propose aujourd’hui de partir à l’assaut des lignes robustes de la montre cardio GPS multisport Fenix 5 de Garmin. Objectif affiché : proposer ce qui se fait de mieux en matière de suivi de l’activité sportive et de fonctions connectées sur une montre bracelet. Alors, pari tenu ?
Pionnier de la navigation GPS destinée au grand public avec son inoubliable Foretrex, l’américain Garmin surfe depuis quelques années sur la mode du running et développe une gamme de plus en plus consistante de montres dédiées aux sportifs. Trois ans après le lancement d’une Fenix 3 remarquée pour sa polyvalence, Garmin revient en 2017 avec la Fenix 5, une nouvelle référence qui a toutes les chances de marquer les esprits par sa solidité et la richesse de son environnement applicatif.
Test de la Garmin Fenix 5X Sapphire 010-01733-01
Garmin décline ce nouveau modèle selon trois versions. D’abord, la Fenix 5S, avec un cadran de 42 mm. Ensuite, la Fenix 5 et ses 47 mm. Enfin, la Fenix 5X se veut le modèle le plus haut de gamme : le cadran passe à 51 mm, mais on gagne aussi le verre saphir (optionnel sur les deux autres) et le suivi de la cartographie GPS directement à l’écran. C’est le modèle que nous avons utilisé pour ce test.
Le boîtier
Avant de nous intéresser aux caractéristiques techniques et aux fonctionnalités, commençons par faire le tour du propriétaire. Il suffit de la prendre en main pour comprendre que cette 5X est vraiment taillée pour les activités exigeantes : avec ses 98 grammes et ses 17,5 mm d’épaisseur, le boîtier dégage une impression de robustesse qui ne s’est pas démentie au cours de nos essais. Course, VTT, surf, nage en eau libre : la montre n’a littéralement subi aucune rayure alors que nous ne l’avons pas épargnée. Précisons qu’elle est associée à une étanchéité théorique de 10 ATM (100 mètres).
L’écran (non tactile) est abrité par une large lunette fixe sur laquelle apparaissent les têtes des vis qui ferment le boîtier. Leur placement est judicieux : tout en habillant la lunette métallique, les vis et leur tête en étoile à six pans rappellent la position des différents boutons. On aperçoit également, gravé dans l’acier, le rappel des fonctions associées à ces boutons. A 6 heures, un logo Garmin habille discrètement la lunette intérieure.
Le cadran proprement dit prend la forme d’un écran affichant 240 x 240 pixels sur 64 couleurs. Le rendu n’a évidemment rien à voir avec celui d’une tablette ou d’un téléphone : l’objectif ici de garantir une information lisible de jour comme de nuit, sans être pénalisé par d’éventuels reflets parasites. La mission est parfaitement remplie, surtout si l’on augmente un peu la luminosité de l’écran (réglée par défaut assez bas).
Le fond du boîtier est construit du même acier que la lunette. En son centre, on trouve les trois émetteurs lumineux du cardiofréquencemètre intégré. Ce dernier forme une très légère protubérance, mais on ne la sent absolument plus une fois la montre passée au poignet. On remarque aussi le connecteur nécessaire à la recharge ou à la synchronisation avec un ordinateur. Le câble micro-USB fourni vient s’enficher si fermement qu’il ne risque pas d’être arraché par inadvertance. Cet emplacement au dos du boîtier empêche par contre d’utiliser la montre pendant sa recharge.
Le bracelet QuickFit
La Fenix 5X est livrée par défaut avec un bracelet de silicone noir avec une boucle ardillon à large tige. A l’usage, on découvre que le bracelet est légèrement élastique et c’est plutôt bien vu : pour que le cardiofréquencemètre fonctionne correctement, il faut que la montre soit portée près du poignet : cette légère souplesse vient donc soulager l’inconfort qui pourrait résulter d’un bracelet un peu trop serré.
Garmin utilise ici son système de fixation rapide baptisé Quickfit, qui permet de changer de bracelet en un tournemain. Glissez l’ongle dans l’encoche, pressez et faites levier : vous l’avez démonté. On peut ainsi très facilement passer d’un bracelet sport à une alternative métal pour la ville et garder sa montre au poignet en toutes circonstances, sous réserve bien sûr d’avoir acheté des modèles compatibles au préalable.
De façon plus pragmatique, ce remplacement simplifié est aussi une bonne nouvelle en termes d’usure : vue la robustesse du boîtier, il est probable que le bracelet silicone soit le premier élément à faire faux bond au fil du temps…
Caractéristiques techniques
Venons ne maintenant aux entrailles de la montre, qui conditionnent l’ensemble des fonctionnalités évoquées dans la suite. La géolocalisation est assurée par une puce GPS compatible Glonass (l’équivalent russe de notre système de satellites européens). La réception se fait au moyen d’une antenne en acier inoxydable intégrée à la lunette de la montre. Garmin exploite ici un mode baptisé Hotfix qui capitalise à la fois sur le GPS et le Glonass de façon à offrir un premier fix plus rapide. En pratique, la localisation est opérationnelle dans un délai qui varie entre deux et quinze secondes en environnement urbain.
La Fenix 5X ne s’arrête pas là : Garmin a également prévu un altimètre barométrique ainsi qu’un compas trois axes avec gyroscope. Par rapport à des boîtiers standard dépourvues de ces raffinements, la mesure des dénivelés ne dépend pas d’informations cartographiques plus ou moins erronées : la montre est capable d’afficher en temps réel l’altitude ou l’orientation du coureur. Elle gère également les informations liées à l’activité standard telles que le décompte des pas ou l’analyse du sommeil et met à profit ces capteurs pour mesurer des activités physiques qui ne sont pas basées sur la distance parcourue.
Compatible avec l’ensemble des capteurs à la norme ANT+, la montre est aussi capable de communiquer avec le smartphone de l’utilisateur en Wi-Fi. Le plus simple reste tout de même de passer par le Bluetooth : une fois l’appairage initial, la liaison se fait de façon transparente et c’est par l’intermédiaire de la connexion à Internet du téléphone que la montre va récupérer des informations comme la météo, alimenter les widgets Garmin ou afficher des notifications.
Interface et navigation
Ceux qui connaissent déjà les produits Garmin trouveront très vite leur marque au sein d’une interface qui leur est familière. Pour les autres, rien à craindre : même si les cinq boutons poussoirs laissent imaginer une débauche d’interactions, la navigation se fait très simplement dès qu’on a identifié la signification de chaque élément. Seule subtilité à garder en tête : l’ouverture des menus de réglages se fait au moyen d’une pression longue sur le bouton Lumière ou sur la touche Haut. Pour le reste, l’interface traduite en français est très claire.
Souligné d’un discret liseré rouge, le bouton principal ouvre la liste des activités sportives prises en charge et permet de lancer un entraînement. Les touches haut et bas permettent de naviguer parmi les différents écrans d’information associés à l’activité en cours. Un bouton retour et un dernier dédié au rétroéclairage complètent l’ensemble. Garmin a élaboré un système plutôt clair… et c’est tant mieux, car les menus regorgent d’une telle foule d’options qu’il aurait été ennuyeux que la navigation ne soit pas claire.
La plupart des paramètres sont accessibles depuis la montre mais pour plus de confort, on aura tout intérêt à exploiter l’application mobile Garmin Connect et l’interface Web du service associé. C’est là que le sportif pourra par exemple définir ses circuits, préparer ses entraînements, consulter ses courses passées, etc.
Suivi d’activité et informations personnalisables
Le fabricant a préchargé des profils adaptés à la plupart des sports d’endurance courants : de la course à pied à la nage en pleine mer en passant par la randonnée, la course sur tapis, l’escalade, le ski, le paddle, l’aviron et même le golf, il y en a pour tous les goûts. A chaque fois, la Fenix 5X propose un écran d’information principal dont les informations sont ajustées au sport concerné, puis des écrans secondaires reprenant les informations satellite.
En course à pied par exemple, la montre affiche par défaut le temps écoulé, l’allure temps réel et la durée en premier écran, puis les boucles de circuit, puis la fréquence cardiaque, etc. Tous ces éléments sont bien évidemment modifiables à l’envi, avec un maximum de quatre champs de données à l’écran.
Pour une course en montagne, on se préparera par exemple un premier écran dédié à la performance en cours, un deuxième consacré à la navigation avec affichage de la cartographie, puis on gardera un œil sur la météo et l’altitude grâce au troisième…
Il existe plusieurs dizaines de champs de données exploitables : instantanés, moyennes, cadence, vitesse, ascension, cap boussole, distance jusqu’à destination, pression barométrique, calories, température, temps dans la zone de fréquence cardiaque, etc.
De la piscine au capteur de puissance…
Chacun de ces paramètres donne aussi lieu à la création d’alarmes basées par exemple sur la fréquence cardiaque, la vitesse ou même la proximité avec un point GPS enregistré. Il est même possible de mettre en route un métronome pour être guidé quant à sa cadence de course grâce à un signal sonore et une vibration !
On dispose également de champs de donnée adaptés aux différents accessoires que l’on pourra connecter à sa montre : un capteur de puissance par exemple de visualiser toutes les informations liées à son coup de pédale sur l’écran de la montre. Pour certaines activités, il faudra prendre soin d’ajuster les paramètres : mieux vaut par exemple préciser la taille de la piscine avant de commencer vos longueurs, histoire d’être sûr que la montre mesure correctement vos mouvements.
Chaque séance fait ensuite l’objet d’un enregistrement dédié que l’on pourra consulter a posteriori. On peut ainsi retrouver directement sur l’écran de sa montre le tracé d’une course passé et l’ensemble des informations et mesures associées. Une fois synchronisée avec les serveurs de Garmin, l’activité s’affiche avec un luxe de détail via le service Connect sur ordinateur ou tablette. De là, on peut facilement paramétrer un export vers des services tiers de type Strava, dont les segments « live » sont gérés par la Fenix 5.
Coaching et accompagnement
Pour toutes ces activités, Garmin a élaboré des algorithmes chargés d’établir une sorte de calendrier d’activité pour le sportif amateur, mais aussi de comparer les performances des différentes sessions entre elles ou de mesurer les bénéfices en termes de capacité respiratoire associés à chaque entraînement. Après quelques séances de course à pied, la montre commence par exemple à rappeler au coureur comment il se situe par rapport à ses trajets précédents. A la fin de chaque séance, elle suggère également des temps de récupération et de repos. Le constructeur va même un cran plus loin avec une « prédiction de course », qui se base sur la VO2Max (consommation d’oxygène maximale) pour calculer un temps théorique sur une distance donnée. Ces estimations relèvent un peu du gadget, forcément, mais elles donnent des indications qui peuvent être de nature à soutenir la motivation alors pourquoi pas ?
Les outils de création d’entraînements accessibles via Garmin Connect deviennent quant à eux rapidement indispensables. On paramètre très simplement sa séance, avec un système basé sur la création d’intervalles répétés. Le tout est ensuite chargé et activé simplement sur la montre. On peut aussi préparer à l’avance des parcours précis, avec ou sans points d’étape particuliers.
Précision et autonomie
Le fix GPS se révèle plutôt rapide et les traces sont cohérentes avec ce que nous avons pu mesurer avec d’autres équipements. Baromètre et altimètre donnent également des informations fiables en quasi temps réel. La cartographie chargée (Europe de l’Ouest pour les modèles vendus en France) est également bien retranscrite. Bref, dans l’ensemble nous n’avons pas pu vraiment pu mettre la précision de la Fenix 5X en défaut.
Le seul point où le bât blesse légèrement, c’est celui de la fréquence cardiaque : les systèmes optiques ont fait de réels progrès ces dernières années mais le fonctionnement même recèle quelques lacunes. Le cardiofréquencemètre délivre des informations justes et précises sur la durée, mais il est moins bon quand il s’agit de retranscrire des pics : on observe ainsi un délai assez net et un lissage de la courbe sur une séance de fractionnés, là où une ceinture cardiaque est capable de fournir un suivi plus proche du temps réel.
Portée au quotidien avec suivi de l’activité physique (mesure du nombre de pas) et réception des notifications émises par le smartphone, la Fenix 5X offre largement dix jours d’autonomie. Autrement dit, on est loin des montres connectées qu’il faut impérativement recharger le soir avant de se coucher. Quand le GPS est activé, l’autonomie se révèle comprise entre 12 et 14 heures en fonction de l’intensité de l’activité et de la consultation de l’écran : il y a donc largement de quoi envisager un triathlon ou un trail sur la journée.
Pour les usages les plus extrêmes, Garmin prévoit un mode UltraTrac qui porte l’autonomie à environ 60 heures. Déjà présent sur les précédents modèles de la gamme, il réduit le nombre d’appels GPS à une consultation toutes les 60 secondes de façon à épargner la batterie.
Notifications intelligentes
Parmi les nombreux widgets élaborés par Garmin, on trouve des écrans dédiés aux notifications venues du téléphone : les alertes s’affichent alors directement sur le cadran de la montre. Que vous soyez au repos ou en pleine activité, vous pouvez donc recevoir vos SMS, voir qui appelle ou consulter le dernier article envoyé en push par votre média préféré. L’affichage est assez détaillé pour prendre connaissance d’un bref SMS ou d’un titre d’article, mais il faudra repasser sur l’écran du téléphone pour lire la suite ou répondre au message. Dans les menus, on a la possibilité de décider si l’on souhaite recevoir ces notifications tout le temps, pendant les plages d’activité ou au contraire en dehors des phases de sport.
L’avis de Mr Montre sur la Garmin Fenix 5X
Affichée aux alentours de 750 euros, la Fenix 5X est sans aucun doute l’une des montres multisport les plus complètes du marché. Elle se démarque de la concurrence par la qualité de ses finitions, la solidité générale de sa construction, la richesse exceptionnelle de ses fonctions et l’efficacité de ses composants en termes de mesure et de suivi de l’activité sportive. Celui qui court pour se détendre le week-end n’aura probablement pas besoin d’une montre aussi perfectionnée, mais l’amateur d’endurance qui cherche un équipement à même de l’accompagner dans sa progression n’a guère de chance de la mettre en défaut. Si vous rêvez de raids, d’ultratrails et de triathlons, ne cherchez pas plus loin !