Le géant américain de la navigation GPS a récemment mis à jour une grande partie de sa gamme de smartwatchs pour permettre d’utiliser une nouvelle technologie de charge solaire qui a pour but de doper leur autonomie. Nous avons testé intensivement et pendant une dizaine de jours la Garmin fēnix 6 – Pro Solar Edition, une smartwatch haut de gamme équipée du verre Power Glass censé permettre de la recharger en extérieur à l’énergie solaire. Que vaut-elle par rapport aux autres smartwatchs du marché ? L’utilisation de cette technologie constitue-t-elle un vrai plus ? Réponses sur Mr Montre !
Garmin fēnix 6 Pro Solar Edition : Un design passe-partout
Une fois déballée, et avant même de la relier en Bluetooth à un smartphone Android ou à un iPhone, c’est le design de la Garmin fēnix 6 – Pro Solar Edition qui ne laisse pas indifférent. Pour une montre connectée conçue pour les plus baroudeurs d’entre nous, elle est étonnamment design ! Elle ressemble d’ailleurs presque à une montre mécanique classique, grâce entre autres à son écran rond MIP transflectif antireflet de 1,3 pouce, de 33,03 mm de diamètre et capable d’afficher une résolution de 260 x 260 pixels. Quelle est la différence entre cet écran et un écran AMOLED d’Apple Watch ? Le rétro-éclairage ! L’écran de la montre connectée de Garmin est certes en couleur, mais ne possède pas à proprement parler de rétro-éclairage classique (la différence est notable par rapport à écran LED ou AMOLED). Les couleurs affichées sont d’ailleurs plutôt ternes mais c’est grandement suffisant pour naviguer dans les menus de son système interne (propriétaire). Et surtout, l’écran de la Garmin fēnix 6 – Pro Solar Edition n’est pas tactile. Il faudra donc utiliser l’un des cinq boutons physiques présents de part et d’autre de son boitier de 47 mm.
La qualité de fabrication de l’ensemble est exemplaire. Les vis apparentes autour du boitier sont du plus bel effet, surtout que la smartwatch a été testée conformément aux normes militaires américaines en matière de résistance à la chaleur, aux chocs et à l’eau. Inutile d’ailleurs de préciser qu’elle est bien évidemment étanche (10 ATM). Ne craignez pas de nager avec, de faire du surf ou simplement de vous doucher avec ! Côté finition, la lunette est en acier inoxydable ou titane avec revêtement en carbone amorphe, le boîtier est en polymère renforcé de fibres avec fond de boîtier en métal, le tout avec un poids très contenu de 85 grammes pour la version acier testée ici ou 72 grammes pour la version en titane. Le bracelet livré de base est en silicone ou titane suivant les versions.
Des caractéristiques techniques haut de gamme
Esthétique mise à part, la smartwatch de Garmin fait partie du haut du panier des montres connectées. Elle coche presque toutes les cases en proposant nativement le Bluetooth, 32 Go de mémoire interne (20 Go environ sont accessibles par l’utilisateur), une puce NFC pour les paiements sans contact, un cardiofréquencemètre, un oxymètre de pouls, un thermomètre, un altimètre barométrique pour les données d’altitude, un baromètre pour surveiller la météo et un compas électronique 3 axes pour l’orientation. Elle intègre de plus une triple puce de géolocalisation GPS (États-Unis), Glonass (Russe) et Galileo (Europe).
Elle est enfin capable de suivre la qualité de sommeil de son utilisateur, les cycles menstruels, les taux de SPO2 et VO2 max ou encore son niveau d’hydratation. Notons qu’une version de la smartwatch intègre en plus le Wi-Fi, un générateur d’itinéraires populaires Trendline, PacePro, les cartes de ski et le préchargement de musiques. Comptez 100 euros pour disposer de cette option. Il faudra le cas échéant se contenter d’une liaison Bluetooth plus lente… mais moins onéreuse.
Une configuration enfantine
Pour (re)lier la smartwatch à votre smartphone, c’est très simple. Il suffit en effet de télécharger l’application nommée Garmin Connect disponible sur les kiosques d’applications Play Store de Google côté Android et App Store d’Apple côté iPhone. Cette dernière permet d’accéder à un résumé des informations stockées sur la montre : historique des fréquences cardiaques, nombre de pas, calories brulées…
Assez étrangement, si elle propose d’accéder à d’autres statistiques de performance ou de santé, cette application ne permet pas vraiment de personnaliser la smartwatch. Pour ce faire, il faut télécharger une autre application baptisée Garmin Connect IQ. C’est elle qui permet de télécharger des applications sur le kiosque de Garmin ou de personnaliser des cadrans. Nous aurions aimé ne disposer que d’une seule application plus complète plutôt que de devoir jongler entre deux.
Un point sur le kiosque d’applications de la montre : ce dernier propose de très nombreuses « mini » applications mais rares sont celles qui sont éditées par des grands noms du secteur. En dehors de Spotify, Strava, Amazon Music ou Deezer, il n’y a rien à se mettre sous la dent. Ne comptez donc pas sur Google Maps ou des applications pour gérer ses réseaux sociaux. Dommage.
Une prise en main difficile
Ne faisons pas durer le suspens plus longtemps. La prise en main de la smartwatch est assez longue et laborieuse. Il faut en effet un temps d’adaptation assez conséquent avant de pouvoir naviguer aisément dans les menus de son système interne. La faute à son écran non tactile bien évidemment (c’est assez frustrant par moment) mais aussi à ses cinq boutons physiques qui ne facilitent pas la tâche.
À 10 heures, le bouton permet par exemple d’activer ou désactiver un rétro-éclairage pour faciliter la lecture dans les environnements sombres. Mais en appuyant sur n’importe lequel des autres boutons, ce rétro-éclairage s’activera également automatiquement pendant quelques instants. Et en restant appuyé quelques secondes sur ce bouton « light », c’est un nouveau menu de raccourci d’applications qui apparaît. Les deux autres boutons à 8 et 9 heures permettent respectivement d’aller en bas ou en haut dans les menus. En restant appuyé quelques secondes sur chacun d’eux, il est possible de respectivement gérer ses musiques ou d’accéder aux paramètres de la fēnix 6 – Pro Solar Edition. Vous suivez toujours ?
Le bouton situé à 2 heures est celui qui permet de lancer une activité sportive et d’interagir avec l’écran pendant une session de sport. Il permet également de valider les informations demandées à la smartwatch (bouton de confirmation/validation). Et enfin le dernier bouton à 4 heures permet de revenir en arrière. C’est sans doute l’un des boutons que vous utiliserez le plus souvent les premiers jours après avoir acquis la fēnix 6 – Pro Solar Edition.
Au final, que penser de cette manière de naviguer ? Si elle demande donc un certain temps d’adaptation, elle n’en reste pas moins à la longue claire et précise. Les boutons répondent bien, le système d’exploitation interne est très réactif et une fois les commandes assimilées, vous ne vous tromperez (presque) jamais. Ce n’est pas une smartwatch qu’on peut laisser quelques semaines sur sa table de chevet, sous peine de devoir se réadapter à cette navigation. Mais si vous la gardez toujours sur vous, la navigation ne sera plus (jamais) un problème.
Une vraie smartwatch multi-sport
La fēnix 6 – Pro Solar Edition de Garmin est conçue pour les (vrais) sportifs. Que penser alors de la suite logicielle associée qui permet de pratiquer ses activités sportives favorites ? C’est d’après nous l’une des plus complètes du marché. Disons le clairement, elle ringardise les smartwatchs classiques comme l’Apple Watch sur le plan sportif. Elle prend en compte non seulement un historique de la fréquence cardiaque, des calories brulées, de la météo locale… mais elle est surtout capable de réellement s’adapter aux sports pratiqués. Qu’il s’agisse du ski ou du golf – deux sports où des données topographiques et/ou cartographiques sont proposées nativement par la smartwatch -, du footing, du VTT, du surf ou de la randonnée, la suite logicielle proposera des statistiques détaillées pour suivre ses performances et surtout les améliorer. Le capteur GPS est très précis ce qui ne gâche rien.
Et ce n’est pas tout, via ses pléthores de capteurs intégrés, la fēnix 6 – Pro Solar Edition est également capable de donner des indications de suivi du sommeil, du VO2 max et du SPO2, deux indicateurs qui permettent de voir si vous avez – ou non – atteint vos limites. Et elle ne vous harcèlera pas de messages comme d’autres smartwatchs d’Apple ou de Samsung pour vous demander de vous lever ou de vous laver les mains, Covid-19 oblige… Elle comptera en revanche nativement votre nombre de pas et vous préviendra si votre objectif à atteindre à été dépassé. Les alertes de ce type sont très discrètes fort heureusement.
Le passage d’une activité sportive à l’autre est très aisé et les statistiques associées de fin de session sont disponibles à la fois sur la smartwatch – même si la lecture est assez complexe – et sur l’application dédiée. On retrouve ainsi une carte avec le schéma du parcours effectué et d’autres informations qu’il est d’ailleurs possible d’exporter et/ou de partager.
Charge solaire : quel impact sur l’autonomie ?
Mais la véritable nouveauté de cette montre, c’est l’utilisation d’un verre qui adopte une technologie propriétaire baptisée Power Glass, initiée sur la Fenix 6X Pro Solar de Garmin, la première à en être dotée – depuis déjà un an – et qui intègre des mini cellules photovoltaïques. Il suffit alors de porter la montre pour la recharger au soleil et augmenter ainsi sensiblement son autonomie. Tout du moins sur le papier. À noter que la technologie Power Glass n’est pour l’heure pas compatible avec le verre saphir. Dommage.
Quid de l’impact de la technologie Power Glass sur l’autonomie de la fēnix 6 – Pro Solar Edition ? Garmin promet 12 % d’autonomie supplémentaire avec le GPS activé, 66 % en activant le mode d’économie d’énergie et jusqu’à 14 % en utilisant les fonctions classiques de la montre connectée. Pour cela, l’américain Garmin précise qu’il faut une exposition d’au moins 3 heures par jour en plein soleil (50 000 lux). Comprendre, qu’il faut l’utiliser 3 heures au moins en extérieur… et bien exposé pour en profiter.
À l’usage, cette technologie est moins prometteuse que prévu. Certes, une sympathique « roue solaire » s’affiche à l’écran (voir image ci-après) pour indiquer la « puissance » de l’énergie solaire emmagasinée par la smartwatch mais il s’avère au quotidien, en intérieur, que la charge verte (ou plutôt jaune) n’a aucun impact sur l’autonomie. Vous ne maintiendrez même pas la charge en restant dans un environnement bien éclairé (artificiellement donc). En extérieur, en courant par exemple une heure et en alternant donc ombre et lumière la fonction de charge solaire n’aura pas d’impact non plus sur son autonomie. Même en plein soleil, nous n’avons réussi au mieux qu’à maintenir temporairement la charge… et non à la recharger. C’est assez décevant pour une option facturée tout de même la coquette somme de 200 € !
Cela signifie-t-il que cette smartwatch a une autonomie tout juste passable ? Pas du tout ! C’est même tout le contraire. Technologie Power Glass mise à part, l’autonomie de la fēnix 6 – Pro Solar Edition est excellente, bien supérieure à celle des autres smartwatchs du marché. Là où il faut souvent se contenter d’une autonomie d’un à deux jours en utilisation classique, la smartwatch de Garmin peut être utilisée pendant (au moins) 10 jours ! Un record. Garmin précise sur son site Internet que son autonomie est de « jusqu’à 9 jours et 10,5 jours en mode montre connectée avec captation solaire. En mode GPS, l’autonomie peut atteindre 25 heures ou 28 heures avec captation solaire ».
Et selon nos propres tests, l’autonomie de la smartwatch dépasse les 10 jours en utilisation classique : 3 ou 4 heures de sport par semaine, capteur cardiaque constamment sollicité et notifications du smartphone qui apparaissent en permanence sur la montre. Bravo Garmin ! Un gestionnaire d’alimentation permet même de faire encore mieux, en dépassant allègrement les 15 à 20 jours annoncés par la smartwatch, en activant notamment le mode d’économie d’énergie.
L’avis de Mr Montre sur la Garmin fēnix 6 – Pro Solar Edition
Au final, que penser de cette smartwatch ? Elle se fait tout d’abord vite oublier au poignet tellement elle est discrète malgré son boîtier assez épais de tout de même 47 mm. Son système d’exploitation est assez difficile à prendre en main, la faute à l’absence d’un écran tactile et l’utilisation obligatoire de ses 5 boutons physiques. Heureusement, il ne faudra que quelques heures (quelques jours pour les moins technophiles) pour l’appréhender correctement et l’utiliser sans être stressé. La smartwatch apparaît alors non pas comme une montre de monsieur et madame tout le monde qui possède quelques fonctions connectées mais comme une montre multi-sport pour les (vrais) baroudeurs.
La force de la fēnix 6 – Pro Solar Edition réside dans le fait qu’elle est aussi bien à l’aise avec des sports classiques comme la marche, le footing ou le vélo qu’avec des sports plus « extrêmes » comme la randonnée, le surf, le VTT, le ski ou… le golf. Car pour chacun de ces sports, la montre est capable de générer finement des statistiques détaillées pour permettre à son utilisateur de progresser : il est possible de spécifier le type de ski pratiqué (distinction entre ski et ascension) et d’accéder à des cartes associées des stations en Europe, de mesurer la difficulté (Grit) et la constance (Flow) qui évaluent la difficulté du parcours et la fluidité du pilotage en descente pour le VTT, d’accéder à des cartes en couleur de plus de 41 000 parcours de golf du monde entier… Simple et terriblement pratique.
Pour le reste, cette smartwatch reste également classique à souhait en permettant d’accéder à ses notifications (appels, SMS, rendez-vous), de stocker et/ou d’écouter des musiques via Spotify, Deezer et Amazon Music, d’accéder aux prévisions météo… à l’instar d’une simple Apple Watch. Nous trouvons en revanche dommage que la fonction tant vantée de charge solaire soit si décevante. Nous avons pourtant presque tout tenté pour permettre de la rendre util(isabl)e en restant plusieurs heures en plein soleil. En vain. Au mieux, la charge solaire permet de (brièvement) tenir la charge. Heureusement, cette mauvaise surprise est vite oubliée grâce à l’autonomie record de la smartwatch : pas moins de 10 jours ! Et même plus encore en activant le mode d’économie d’énergie (on peut alors atteindre les 20 jours).
Côté prix, la fēnix 6 – Pro Solar Edition de Garmin est facturée 849,99 € en version 47 mm avec un bracelet en silicone et toutes les options associées : charge solaire bien sûr mais aussi Wi-Fi. Elle existe en deux couleurs : gris et noir. Une édition dotée d’un verre saphir est également proposée (599,99 €) mais il faudra alors faire l’impasse sur la charge solaire. Pour les accros des smartwatchs très légères, une édition titane de la fēnix 6 – Pro Solar Edition est également commercialisée au prix de 949,99 €. Elle est disponible en deux couleurs : blanc/bleu et gris/noir.
À titre de comparaison, l’Apple Watch Series 5 de 44 mm est commercialisée à partir de 449€. Mais pour 100€ de plus, elle se démarque tout de même en intégrant une e-SIM 4G pour permettre de l’utiliser sans forcément avoir de smartphone avec soi. Mais il faut avouer que ses fonctions de sport et santé sont plutôt limitées.
Acheter maintenant / 849,99 €Les + :
- Qualité de finition exemplaire
- Un design de montre presque classique (mécanique)
- Une montre (vraiment) robuste et étanche
- Un système d’exploitation très réactif
- Une très bonne autonomie (10 jours, et encore plus en activant le mode d’économie d’énergie !)
- Gestion du suivi du sommeil, SPO2 et VO2 max
- Fonction de suivi des (nombreuses) activités sportives simple et pratique
- Les très nombreuses optimisations de la montre en fonction de certains sports : surf, vélo, randonnée, golf…
Les – :
- Écran non tactile
- Système d’exploitation difficile à prendre en main (5 boutons physiques)
- Peu de personnalisation du système
- Quelques problèmes de déconnexion / reconnexion avec le smartphone (il faut se reconnecter manuellement)
- Charge solaire décevante
- Charge solaire ou verre saphir, il faut choisir
- Cardiofréquencemètre peu discret la nuit en « flashant » le poignet à l’aide d’une lumière verte
- Boutique d’applications qui regorge de cadrans personnalisés mais qui ne propose que très peu d’applications
- Pas de connectivité 4G