Samsung est certes très connu pour ses smartphones et téléviseurs haut de gamme mais le sud-coréen a également réussi ces dernières années à se faire un nom dans le monde des smartwatchs. Après la Galaxy Watch (2018) et la Galaxy Watch Active 2 (2019), c’est la Galaxy Watch 3 qui a vu le jour en août 2020. Mr Montre a eu la chance de la tester pendant plus de deux mois. L’occasion de vérifier dans les faits si elle est toujours la véritable alternative pour les smartphones Android à l’Apple Watch Series 6.
Design : le retour de la lunette rotative
Ce qui saute aux yeux en découvrant la troisième itération de la smartwatch de Samsung est son design. Le sud-coréen a en effet appris de ses erreurs en proposant à nouveau sur la Watch 3 un cadran doté d’une lunette rotative physique qui permet de naviguer dans les menus de son système interne Tizen en version 5.5. Nous avons testé la Galaxy Watch 3 41 mm en version 5.5.0.2, la dernière en date en avril 2021.
La Galaxy Watch 3 est disponible en deux tailles de boîtier. La première de 41 mm permet de disposer d’un écran tactile Super AMOLED de 1,2 pouce en plus d’une batterie de 247 mAh pour une autonomie annoncée de 43 heures et d’un bracelet de 20 mm. La Galaxy Watch 3 existe également en version 45 mm avec un écran plus grand (1,4 pouce), une batterie plus imposante (340 mAh) et une autonomie XXL annoncée à 56 heures en utilisation classique. Le tout associé à un bracelet de 22 mm. Dans les deux cas, les écrans sont protégés par du verre Gorilla Glass DX en provenance de Corning, conçu pour protéger des rayures spécifiquement les smartwatchs.
Des caractéristiques techniques au goût du jour
Étanche (5 ATM, IP68), compacte (11 mm d’épaisseur) et légère (48,2 g pour la Watch 3 41 mm et 53,8 g pour la version 45 mm), la nouvelle smartwatch de Samsung est techniquement au goût du jour. On retrouve en effet une définition d’écran correcte de 360 x 360 pixels, le Bluetooth 5.0, le NFC pour les paiements sans contact (via Samsung Pay) ainsi que le Wi-Fi g/b/n et une puce 4G (en option). En plus d’intégrer un processeur tout-en-un (SoC) Exynos 9110 de Qualcomm épaulé par 1 Go de mémoire RAM et 8 Go de mémoire de stockage (ROM), la Galaxy Watch 3 peut être rechargée sans fil, comme la Galaxy Watch Active 2, et est toujours bardée de capteurs.
On retrouve en effet en plus d’un microphone et d’un haut-parleur une puce GPS compatible Galileo (Europe), Glonass (Russie) et Beidou (Chine), un accéléromètre, un gyroscope, un altimètre, un cardiofréquencemètre, une fonction ECG et une fonction de calcul du Vo2 Max qui mesure sa consommation d’oxygène. La smartwatch propose donc la mesure du taux d’oxygène dans le sang, avec le SpO2 et le VO2 Max. Assez étrangement, certaines de ces fonctions ne sont disponibles que via des applications non traduites pour l’heure en français. Cela s’explique entre autres par le fait que Samsung attend toujours la certification de certains de ses résultats par des organismes officiels français de santé.
Une installation simplissime
Une fois la smartwatch déballée et rechargée, la synchronisation avec le smartphone (iOS ou Android) est enfantine. Il suffit en effet d’allumer la montre de Samsung, d’activer le Bluetooth sur le smartphone et d’installer l’application Galaxy Watch. Une fois cette dernière exécutée, la reconnaissance de la montre se fait en quelques secondes seulement. Il est ensuite possible de configurer la smartwatch en choisissant le type de notifications à afficher, d’émettre un son et/ou de vibrer sitôt une notification reçue, de personnaliser son cadran (il en existe plusieurs dizaines téléchargeables gratuitement) et même d’installer de premières applications tierces.
À noter que cette application ne permet de gérer que les fonctions de base de la smartwatch. Concernant toutes les fonctions plus évoluées pour suivre sa santé et/ou ses activités sportives, il est nécessaire de télécharger une autre application, également gratuite, baptisée Samsung Health. C’est cette dernière qui vous donnera votre historique de pas, d’ECG, de stress et les statistiques liées à la pratique de vos sports favoris. Cette dernière est capable d’agréger ses données avec les applications de santé natives des smartphones Android / iOS.
Précisions enfin que l’installation est simplifiée pour les smartphones Samsung. Sitôt la smartwatch allumée, le smartphone est en effet capable de la détecter et de lancer le processus d’installation. Simple et pratique. Un dernier point : la boîte de la smartwatch n’intègre pas de chargeur secteur. Il faudra utiliser le votre ou investir dans un neuf. C’est pingre pour une montre facturée plus de 300 euros.
Une smartwatch facile à utiliser
Une fois la smartwatch configurée, c’est le système d’exploitation Tizen associé à une surcouche graphique Watch One UI 2.0 qui s’affiche et qui prend le relais. Elle n’est ni trop simple ni trop compliquée à utiliser. Particulièrement intuitive, elle propose principalement trois types d’interfaces pour l’utilisateur :
- en la déverrouillant (il suffit de pencher son poignet ou de cliquer sur un bouton), le cadran digital s’affiche. Toutes les complications intégrées dans ce cadran sont cliquables (au doigt) : il suffit de cliquer sur l’heure pour afficher ses prochains rendez-vous, de cliquer sur la météo du jour pour avoir des prévisions météo de la semaine ou de cliquer sur le nombre de pas pour avoir un historique des derniers jours. Et un clic prolongé sur le cadran… permet d’en changer ;
- en utilisant la lunette rotative physique et bidirectionnelle pour se déplacer dans les différents menus de la montre. À l’usage, nous sommes conquis par cette lunette très agréable à utiliser. D’autant plus que le système réagit vite et bien. Nous aurions aimé en revanche que l’un des deux boutons de la montre puisse servir pour valider un choix sur l’écran. Ici, il faut « cliquer » au doigt pour valider un choix à l’écran. Les deux boutons physiques ne permettent que de revenir sur l’écran d’accueil ou de lancer des applications !
- en faisant glisser son doigt de haut en bas de l’écran pour faire apparaître un menu d’accès rapide similaire à ce qu’on peut trouver sur Android et iOS. Ce centre de contrôle propose différents raccourcis pour passer en mode nuit (l’écran s’éteint alors, il faut cliquer sur un bouton pour afficher l’heure…), baisser ou augmenter la luminosité de l’écran, accéder aux réglages, utiliser le mode « Ne pas déranger », passer en mode avion ou encore en mode économie d’énergie. Une fonction « goutte » permet également de s’assurer qu’il n’y a pas d’eau sous les boutons physiques de la montre. Et de les « nettoyer » le cas échéant.
On retrouve sur la montre de nombreuses applications pré-installées : alarme, calendrier, kiosque d’applications, prévisions météo, Samsung Health (pour suivre santé et activités sportives), assistant vocal Bixby, chronomètre, client Spotify, gestionnaire de contacts et d’appels téléphoniques. Dans les menus à gauche du cadran digital, toutes les notifications s’affichent – et peuvent être effacées en un clic -. Concernant la partie dédiée à la téléphonie, il est possible d’émettre et de recevoir des appels téléphoniques (la qualité est correcte), de recevoir et d’envoyer des SMS. C’est d’ailleurs l’une des nouveautés de cette smartwatch. Il est désormais possible d’utiliser un clavier tactile (type T9), de dessiner des lettres à l’écran ou d’utiliser un système de reconnaissance vocale pour saisir le texte à envoyer par SMS (en version texte ou audio). Le système Tizen est très réactif ; rares sont les moments d’attente entre un « clic » et son interprétation par le système.
De nombreuses fonctions pour les sportifs
Le système Tizen est donc l’un des points forts de cette smartwatch orientée sport et santé. Pour éviter de rester trop souvent et trop longtemps assis sur sa chaise, elle est d’ailleurs pré-configurée pour nous inviter régulièrement… à bouger. Si vous restez assis plus d’une heure, une petite animation se jouera sur la montre, en plus d’une petite vibration, pour vous inviter à faire une pause et vous lever. Les cadrans sont également configurés pour afficher par défaut le nombre de pas quotidiens, l’objectif étant de dépasser les 6 000 pas. C’est particulièrement bien pensé même si, avouons-le, nous aurions préféré que l’objectif quotidien de pas soit fixé à 10 000 comme le recommande l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé). Néanmoins, et c’est le gros plus de cette smartwatch, tous les seuils sont ici configurables. Si vous souhaitez ne pas être dérangé dans la journée par des alertes pour vous inviter à bouger, ou si vous souhaitez ré-hausser l’objectif quotidien de pas, tout est faisable en quelques clics seulement.
En mode sport – rappelons que nombreux sports sont gérés nativement comme la marche, le vélo, la course à pieds ou la natation -, c’est une suite logicielle dédiée qui prend le relais. Elle permet notamment de suivre votre parcours sur une petite carte grâce au GPS, d’enregistrer régulièrement votre fréquence cardiaque, de suivre votre niveau de stress et bien sûr de comparer vos performances par rapport à l’historique de vos précédentes activités. Des informations plus classiques comme le nombre de calories dépensées, la durée de la pratique du sport, la distance parcourue et la vitesse moyenne sont également disponibles. Cette suite logicielle intègre de plus une fonction de synthèse vocale qui « parle » pendant l’effort, grâce au haut-parleur de la montre, et qui donne de nombreuses informations intéressantes : vitesse moyenne, fréquence cardiaque, vitesse parcourue… Cette synthèse vocale est parfois assez perfectible (elle indique parfois certains nombres, chiffre après chiffre).
Enfin, et là encore c’est un plus non négligeable, la Galaxy Watch 3 est capable de détecter automatiquement la pratique de certains sports. Sans rien vous dire, la smartwatch va en effet analyser la façon dont vous la portez. Et si par exemple vous marchez 10 minutes pour acheter du pain à la boulangerie, la montre sera capable de détecter automatiquement que vous marchez et sera capable de vous donner un historique complet de la totalité de votre parcours. Idem, il suffit de commencer à courir pour que la montre détecte cette activité et enregistre la session de sport. Dans le même ordre d’idée, si vous vous arrétez pour souffler, la montre pourra le détecter et mettre automatiquement l’activité en « pause ». Simple et terriblement pratique ! Bien sûr il y a quelques ratés mais qui penserait honnêtement à activer une fonction de sport uniquement pour aller chercher le pain ? Personne à part la smartwatch !
Des fonctions évoluées de suivi du sommeil
Toujours concernant les nouveautés de cette Galaxy Watch 3, signalons la meilleure précision des fonctions liées au suivi du sommeil grâce à des algorithmes (intelligence artificielle) annoncés comme pouvant exploiter davantage de données. Une fonction de détection des chutes, pour prévenir automatiquement un numéro préalablement enregistré et lui envoyer sa géolocalisation, est également de la partie. Cependant, elle n’est compatible qu’avec les smartphones Android. Dommage. Enfin, la suite logicielle permettant de gérer ses activités sportives a été mise à jour. La Galaxy Watch 3 permet désormais d’enregistrer 42 activités différentes avec une détection automatique du type d’activité (marche, vélo, rameur…). Le suivi du cycle menstruel est toujours intégré.
Dernier détail et non des moindres, cette smartwatch intègre des contrôles gestuels : il suffit de tourner son poignet pour désactiver une alerte ou couper le son lors d’un appel téléphonique ; et il suffit de serrer puis ouvrir son poing pour décrocher à un appel téléphonique. Il fallait y penser !
Une autonomie un peu juste
La Galaxy Watch 3 de 41 mm, avec son écran de 1,2 pouce, intègre donc une batterie de 247 mAh pour une autonomie annoncée en utilisation classique de 43 heures. La Galaxy Watch 3 de 45 mm, avec un écran plus grand (1,4 pouce), intègre quant à elle une batterie plus imposante (340 mAh) et une autonomie XXL annoncée à 56 heures en utilisation classique. Pendant deux mois, nous avons soumis cette smartwatch à rude épreuve : résultat, les chiffres annoncés ne sont malheureusement pas vérifiés dans les faits. En utilisation modérée (10 000 pas / jour + notifications + cardiofréquencemètre constamment activé + fonction d’écran « always-on » désactivée), il ne faudra pas miser sur plus d’une journée d’autonomie.
En commençant la journée par un footing pendant 1 heure puis en marchant ensuite 2 heures, la batterie va fondre comme neige au soleil et il sera nécessaire de recharger la smartwatch dès la fin d’après-midi. Il sera dans (presque) tous les cas nécessaire de faire un arrêt au stand chaque soir avant de la porter à nouveau deux heures plus tard, c’est à dire le temps nécessaire pour passer de 0 à 100 % de batterie. Un support aimenté vient se « coller » sous la smartwatch, ce qui explique que le temps de charge est plutôt long par rapport à une recharge filaire classique.
À noter qu’un mode d’économie d’énergie désactive certaines fonctions de la montre de Samsung (Wi-Fi, écran qui passe en noir et blanc…) pour gagner en autonomie. La montre propose, sitôt passé le cap des 15 % de batterie, d’activer ce mode pour finir la journée sereinement.
L’avis de Mr Montre sur la Samsung Galaxy Watch 3
Au final, que penser de cette Galaxy Watch 3 ? Elle se fait tout d’abord vite oublier au poignet tellement elle est discrète (malgré son boîtier de 41 ou 45 mm). Son système d’exploitation Tizen la rend vraiment utilisable simplement au quotidien, surtout depuis le retour de la lunette rotative physique. Elle constitue de ce fait une réelle alternative à l’Apple Watch Series 6… à un prix très largement inférieur ! Et pourtant les fonctions proposées sont les mêmes, ou presque : écran capable d’afficher constamment l’heure, cardiofréquencemètre, fonction ECG, GPS, système réactif… Elle peut même suivre votre sommeil, votre taux d’oxygène dans le sang (SPO2) ou le VO2 Max, une donnée importante pour les plus sportifs d’entre nous.
Elle n’est néanmoins pas parfaite. Son autonomie est tout juste moyenne (tout comme celle de l’Apple Watch Series 6 d’ailleurs) et les applications tierces installables – et intéressantes – sur la Galaxy Watch 3 se comptent sur les doigts d’une main même si Samsung a fait des efforts sur ce sujet ces derniers mois. Vous ne trouverez aucune application permettant de gérer vos réseaux sociaux sans smartphone. Et nous aurions aimé nous déplacer via une application similaire à Google Maps. Il en existe quelques unes, non officielles, mais qui sont soit payantes (2/3 € environ) soit bâclées. La « moins pire » est Here Maps (elle est gratuite) qui permet de créer et suivre des itinéraires à pied ou en voiture. Reste que quelques applications connues sont tout de même de la partie comme Flipboard, Spotify ou Strava.
Pour le reste, la Galaxy Watch 3 est une excellente smartwatch qui peut convenir au plus grand nombre, du plus au moins technophile d’entre nous. Elle est capable de remplir à merveille sa mission première qui est de suivre sa santé grâce à un cardiofréquencemètre intégré, très précis, pouvant fonctionner tout le temps pour prévenir entre autres les pics de battements cardiaques, et ses activités sportives (la suite logicielle de la montre et du smartphone est très bien conçue et complète). La smartwatch permet également de gérer aisément les notifications de son smartphone associé. Nous classons cette Galaxy Watch 3 au même niveau que l’Apple Watch Series 6 tant elle est agréable à utiliser. Bravo Samsung !
La Samsung Galaxy Watch 3 41 mm est actuellement disponible au prix de 319 € en version Wi-Fi ou 369 € en version 4G. La Galaxy Watch 3 45 mm Wi-Fi est quant à elle facturée 349 € contre 399 € pour la version 4G.
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Les + :
- Une installation simplifiée de la Galaxy Watch 3 pour les possesseurs de smartphones Samsung
- La lunette rotative physique très utile et agréable à utiliser ! Les concurrents devraient s’en inspirer
- Bonne précision des capteurs : GPS, cardiofréquencemètre…
- Un écran magnifique utilisable de jour (même en plein soleil) comme de nuit
- Fonction « always on » activable et désactivable en un clic (pour avoir l’heure constamment affichée à l’écran)
- Un système d’exploitation Tizen Watch One UI 2.0 très réactif
- De nombreux cadrans proposés nativement et paramétrables simplement
- Gestion du suivi du sommeil et du taux d’oxygène dans le sang (SPO2)
- Détection automatique des activités sportives
- Fonction de suivi des activités sportives simple et pratique (suite logicielle complète)
- Il est possible d’appeler et de répondre à des appels avec sa montre grâce au micro et au haut-parleur intégré !
Les – :
- Faible autonomie (1 journée environ, moins en pratiquant 1 heure de sport avec le GPS activé)
- Temps de charge un peu long (près de 2 heures)
- Kiosque d’applications peu fourni (il existe des versions non officielles de Google Maps, mais ni YouTube, ni RunKeeper et les applis de réseaux sociaux sont aux abonnés absents)
- Le kiosque d’applis est mal fait. Il installe parfois des applis sur la montre… qui doivent être également installées sur le smartphone. Le kiosque ne le précise pas clairement. Et la montre n’indique pas si les applis sont gratuites ou payantes
- L’écran a tendance à s’allumer tout seul dès l’on bouge le poignet. Peut être désagréable la nuit
- La smartwatch est livrée sans chargeur secteur. Il faudra utiliser le votre, ou investir dans un nouveau