Un large traffic de montres de luxe démantelé dans le sud de la France

Nous vous parlions il y a quelque temps de l’augmentation du nombre de faux dans le domaine de l’horlogerie de luxe, avec notamment une saisie record de fausses Rolex en avril, aux États-Unis. Cette fois, il s’agit de la France et de véritables modèles, avec le démantèlement d’un réseau international de receleurs spécialisés dans la vente de montre de luxe volées. Retour sur ce vaste trafic suite à l’annonce faite par les autorités judiciaires et policières françaises lors d’une récente conférence de presse.

Un trafic de montres parfaitement orchestré

C’est à Nice que ce trafic international de montres de luxe a été démantelé par la police judiciaire après une enquête commencée durant l’été 2021, ayant donné lieu à l’ouverture d’une information judiciaire pour  « association de malfaiteurs  », «  recel de vol en bande organisée  » et «  blanchiment  ». Celle-ci a mis au jour une « organisation criminelle de grande envergure avec les moyens d’écouler des produits de luxe à grande échelle », a déclaré Florent Mion, chef de la PJ de Nice.

Une affaire d’ailleurs bien ficelée et brillamment camouflée puisque les garde-temps en question passaient par des horlogers et des bijoutiers en France, en Andorre et en Belgique, afin que ces derniers puissent falsifier leur traçabilité, notamment le numéro de série et l’emballage, de façon à pouvoir ensuite revendre les tocantes dérobées en toute quiétude.

Vol et violence

Ce trafic de haut rang ne date pas d’hier et s’étale même sur plusieurs années, prenant place dans différentes grandes villes d’Europe, avec des centaines de montres de luxe volées, d’une valeur de 10 000 à 400 000 euros. Certaines ont même eu lieu dans des conditions violentes, avec des victimes séquestrées et/ou menacées par une arme.

Un réseau international s’étendant au-delà des frontières françaises

À la suite du démantèlement, cinq personnes ont été mises en examen sur les neuf soupçonnées par les enquêteurs d’être impliquées dans le trafic. Quatre ont été écrouées et deux autres sont «  en cours de présentation  » à un juge. Deux mandats d’arrêts européens ont également été émis à l’encontre de deux personnes résidant en Belgique. Le chef présumé de ce réseau est un Corse de 42 ans, auquel les montres étaient revendues la moitié de leur prix par les voleurs, pour être ensuite affichées au prix du neuf. Décrit par les autorités comme un « escroc de très haut vol », ce dernier a nié les faits et a été arrêté dans la région de Nice.

Du côté des acheteurs, on compte plusieurs profils différents. D’un côté des clients « de bonne foi », n’étant absolument pas au courant des faits, d’un autre des narcotrafiquants. Ceux-ci se servaient en effet des montres pour blanchir l’argent de la drogue dans d’autres pays, en particulier à Dubaï, en achetant des biens immobiliers.

Au total, au cours des interpellations menées entre le 21 et le 23 juin, ce sont près de 152 montres, 137 000 euros en liquide, 3 véhicules, 3 kg de cocaïne, des certificats d’authenticité vierges ainsi que des pièces détachées aux numéros de série non visibles qui ont été trouvés ente la France et la Belgique.